Nous voilà bien arrivée à Saïgon pour passer nos derniers jours au Vietnam. Petite galère de bus sur le trajet, un pneu a cassé et nous voilà au milieu de la cambrousse entrain d’attendre sous un soleil de plomb que le changement de la roue se fasse. La situation nous a plutôt amusées et nous avons été impressionnée de voir qu’avec si peu d’outil la roue fût changée en une heure seulement ! Débrouillards ses Vietnamiens.




La fête du Têt.
C’est le nouvel an lunaire et on s’attend à ce que les rues soient bondées, qu’il y aille des cortèges avec ces immenses dragons et même des feux d’artifice…et bien pas du tout. En réalité ce qu’appellent les Vietnamiens, le Têt Holidays, sont leurs seuls jours de vacances de l’année. Ils en profitent alors pour se retrouver en famille, manger, boire, faire la fête et même visiter le Vietnam. Nous voilà donc à admirer Saïgon sous un calme jamais vu. Les magasins et restaurant sont fermés. Les scooters se font plutôt rares dans la ville. Nous passons à côté de plusieurs familles qui mangent ensemble sur leur bout de trottoir. Ils ont l’air heureux d’être réunis et d’avoir du temps libre. On est heureuse pour eux. Nous trouvons tout de même une allée avec des décorations pour le nouvel an et les fleurs devant les maison sont flamboyantes.





Se promener dans les rues
La pluspart des attractions touristiques étant elles aussi fermées, nous voilà à lézarder dans les rues. Nous passons devant Notre-Dame de Saïgon et la poste qui est un bâtiment célèbre. Après avoir repris des forces en ayant mangé quelque chose, on retourne se balader. On croise un H&M et on ne résiste pas à l’envie d’y entrer. Bon on n’a rien acheté, de toute façon c’est la collection d’hiver pour eux en ce moment.








Le musée de la guerre du Vietnam
Nous n’avons que quelques jours à Saïgon et nous voulons absolument ne pas passer à côté des aspects historiques qui font la richesse de cette ville. Nous voilà alors à 9h00 du matin devant le musée de la guerre. On nous a prévenu que les photographies sont difficiles à voir et les textes difficiles à lire. Mais c’est essentiel pour nous de faire face a ce que ce pays à vécu. Nous avons passé 4 heures dans ce musée. À lire chaque petite zone de texte, à regarder de longues minutes certaines photos et d’autres être obligé de fermer les yeux car elles nous déchiraient le coeur. Nous nous sommes imprégnées de l’énergie que reflétait ces photos. Tellement de douleurs, tellement de violences, tellement de peur mais tellement de force. Cette visite nous a bouleversées. Elle nous a aussi permis de comprendre davantage cette guerre que nous n’avions pas étudiée à l’école.







La visite de Cu-Chi

Quelle visite incroyable avec note guide sur le territoire de Cu-Chi. Nous voilà immergée dans un contexte de guerre très impressionnant. Les Vietnamiens locaux soit: les habitants de Cu-Chi et les soldats communistes avaient anticipé l’arrivée des Américains de manière très intelligente. En effet, ils avaient construit plus de 2500 KM de tunnels sous terrains depuis lesquels ils pouvaient ; manger, dormir, se déplacer, attaquer les soldats américains, discuter de nouvelles contres-attaques, donner naissance, s’instruire à l’école et se soigner.



Il nous a paru presque irréel que pendant 20 ans, des personnes aillent vécues sous la terre. Et pourtant, des bébés y sont nés et ont vécus leurs premières dizaines d’années sans même voir le jour. Les tunnels étaient extrêmement bien organisés. Il existait trois niveaux différents. Le premier contenait essentiellement des bunkers, des pièces pour s’entraîner à la guerre et des salles de conférences. Le deuxième niveau contenait des chambres uniquement avec Hamacs pour fuir les insectes, ainsi que des cuisines. Le troisième niveau servait essentiellement de chemin de fuite étant donné qu’il était directement relié à la rivière de Saïgon.

Nous avons été impressionnées de constater l’intelligence dont les Vietnamiens ont fait preuve lors de la construction de ces tunnels. En effet, il existait des trappes secrètes qui leur permettaient de se cacher rapidement de l’ennemi sous la terre.





De plus, certains tunnels étaient séparés par des portes dont suivant comment l’homme ouvrait cette porte il se faisait tuer par des piques de bambou. Plusieurs pièges avaient aussi été mis dans Cu-Chi. Ils ne tuaient pas directement les soldats Américains, mais permettaient lorsqu’un soldat était pris au piège et qu’il appelait ses compagnons de guerre, de pouvoir tuer plusieurs hommes depuis leurs bunkers secrets.



Pendant de longues années, les américains ne savaient pas que sous eux vivait toute une population. Cependant un soir un commandant Américain est tombé dans une trappe. C’est ainsi qu’ils ont découverts les différents tunnels. Face à cette découverte les américains ont tenté plusieurs astuces. La première était de déverser des milliers de litres d’eau dans les tunnels. Cependant, les tunnels étant tous reliés à la rivière de Saïgon, l’eau ne faisait que s’écouler et ne noyaient en aucun cas les Vietnamiens.
De plus, chaque tunnel était relié, par de minces canaux, à l’extérieur pour favoriser l’aération et l’apport en oxygène. Pour éviter que les chiens des soldats américains puissent sentir l’odeur des « ennemis » à travers ses bouches d’aération, les Vietnamiens avaient déposés dans l’embouchure externe de ses canaux des épices de chili. Ceci faisait donc éternuer les chiens et les déviaient de leur piste.

Nous avons pu même traverser certains tunnels de Cu-Chi. Cette expérience se fait avec des guides car en effet il peut être très facile de se perdre et si c’est le cas… bon vaut mieux pas y penser. Nous voilà donc à arpenter ses tunnels. À savoir que les Vietnamiens étaient très petits et maigres. Nous tenons donc à peine accroupis dans ces chemins sous terrains. Il fait aussi très chaud et sombre. Lors d’un tunnel de 50 mètres on ne se sent pas bien et on est presque pris de claustrophobie. On se rappelle alors pour se donner de la force que certaines personnes y ont vécue pendant 20 ans et que nous dans à peine une minute nous serons à nouveau à l’extérieur. C’était une expérience unique qu’on recommande à faire uniquement avec un guide. On en est ressorti différente, avec un bagage supplémentaire, une fois de plus.


